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  ACTMD - Association Canadienne des thérapeutes en Médecines Douces
CATCM - Canadian Association of Therapists in Complementary Medicine

ACDM - Association Canadienne des Massothérapeutes  et Autres thérapeutes en Médecines Alternatives

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Article du mois
Article of the month

 

 

LES SOINS PALLIATIFS ET LA MÉDECINE DOUCE
Recherche littéraire par l'équipe ACTMD

INTRODUCTION
L'unité de soins palliatifs évoque dans l'imaginaire collectif une aile de l'hôpital où les gémissements de douleur envahissent le silence. Heureusement, on est aujourd'hui bien loin de cette image, même si ce service garde toute sa gravité. Il s'agit en réalité d'un lieu où, quand elle ne peut plus rien pour traiter les patients, la médecine va tout faire pour les soulager au maximum, afin que leur fin de vie soit la plus douce possible.

Cela passe d'abord par le soulagement de la souffrance causée par la maladie elle-même. Il faut souvent utiliser des opiacés très puissants pour réussir à endiguer les douleurs provoquées par un cancer en phase terminale, par exemple.

Mais les soins palliatifs, on l'ignore souvent, ce sont aussi des soins "de confort", qui permettent à la personne de se sentir le mieux possible. Ils peuvent prendre diverses formes selon les besoins de la personne :

  • Un soutien psychologique est souvent nécessaire et très présent dans ce type de service. Le patient peut exprimer ses craintes et ses angoisses ou tout simplement trouver une oreille attentive et professionnelle.
  • Des soins liés aux "petits bobos" de l'hospitalisation et de l'alitement sont également prodigués : escarres, brûlures, douleurs liées aux effets secondaires du traitement... Tous ces petits, mais non moins importants tracas sont pris en compte et traités le mieux possible.
  • D'autres types de soins, cosmétiques par exemple, peuvent être prodigués. Il n'y a rien de futile à vouloir garder une apparence agréable même dans les moments les plus difficiles. Au contraire, cela peut mettre le baume au cœur nécessaire pour profiter au maximum de ces instants.

Aux divers stades de la maladie, les patients atteints de cancer sont souvent tentés d'avoir recours à des médecines parallèles, encore appelées médecines douces ou alternatives.

Ce besoin, exprimé par les malades ou parfois la famille, a généralement pour causes :

  • la longueur du traitement
  • les effets secondaires engendrés par ces traitements
  • la douleur mal prise en charge
  • le soutien psychologique insuffisant

Le but n'est absolument pas de mettre les patients KO comme on peut parfois l'imaginer, au contraire, on fait en sorte qu'ils aient une fin de vie correcte. On les libère de l'angoisse des souffrances des dernières heures, on s'occupe d'eux jusqu'au bout. Cela procure un réconfort très important dans ces moments-là. Pour la personne concernée aussi bien que pour ses proches.

 (Source Le Gercor, Groupe coopérateur multidisciplinaire en oncologie )

N.B. :  Il est toujours préférable d'en discuter avec le médecin traitant de l'utilisation des médecines  douces avant de faire le choix d'un thérapeute afin d'en connaître les risques et atouts.

LES MÉDECINES DOUCES OU ALTERNATIVES
Quels sont les différents types de médecines douces ?

Il existe un large éventail de médecines douces. Elles s'utilisent généralement en complément du traitement conventionnel, à savoir tout médicament qui doit, avant d'être proposé aux malades, obtenir " l'Autorisation de Mise sur le Marché " (AMM), autorisation délivrée après un long parcours d'études, d'abord en laboratoire, puis en expérimentation animale avant de passer aux essais cliniques. Cependant, insistons sur le fait que l'abandon d'un traitement conventionnel constitue un acte grave pouvant favoriser substantiellement la progression de la maladie. En aucune façon le patient ne doit privilégier en exclusivité l'usage d'une médecine parallèle sans préalablement en discuter avec son médecin.

Parmi les principales médecines parallèles, retenons celles-ci (par ordre alphabétique et non d'efficacité):

Acupuncture
Une étude menée révèle de manière inattendue que les patients atteints de mucoviscidose (fibrose kystique ) ont signalé une sensation de bien-être et une relaxation accrue après les soins. Il est à noter que l'acupuncture est déjà largement utilisée dans la mise en place de soins palliatifs pour les patients cancéreux. Le stade terminal de la mucoviscidose étant moins clair, la décision de traiter des patients atteints de mucoviscidose en soins palliatifs exclusivement est donc souvent prise les derniers jours. Par l'accès à l'approche holistique des centres palliatifs, des interventions peuvent être proposées aux patients en stade terminal de mucoviscidose par l'équipe médicale.

Aromathérapie
Un congrès international tenu en novembre 2002 à Montréal intitulé " L'aromathérapie : une médecine d'avenir " réunissant plusieurs sommités venues présenter leurs travaux de recherche et leur expérience clinique a permis de constater que l'aromathérapie, plus souvent associée au bien-être qu'au traitement des maladies, peut aussi être un outil thérapeutique efficace dont les applications actuelles et potentielles sont nombreuses.

Dominique Baudoux, pharmacien belge et détenteur d'un doctorat en toxicologie, considéré comme un expert dans le domaine des huiles essentielles, a fait part de ses recherches visant à mettre au point des combinaisons d'huiles essentielles avec, entre autres, de la myrrhe, de l'oliban, de la cannelle et du storax, à l'intention des personnes en soins palliatifs. Utilisées par des infirmières et des bénévoles, ces huiles feraient merveille pour permettre un passage plus serein vers la mort, grâce non seulement au confort du corps qu'elles permettent, mais aussi au réconfort de l'âme qu'elles procurent. Appliquées sur le dessus des pieds et des mains, elles agissent à des niveaux vibratoires très subtils et très profonds.
Source : https://www.passeportsante.net/

Hypnothérapie
Une visite de la banque de données Medline nous permet de constater l'essor de l'hypnose en soins palliatifs. Les pays anglo-saxons utilisent cette approche dès les années 80, avec un fort développement depuis dix ans dans les pays occidentaux.

Les soins palliatifs sont des soins actifs dans une approche globale de la personne atteinte d'une maladie grave évolutive ou terminale. Leur objectif est de soulager les douleurs physiques ainsi que les autres symptômes et de prendre en compte la souffrance psychologique, sociale et spirituelle.  Cette définition montre que l'hypnose a sa place dans ce contexte ; tous les points de cette définition sont concernés par l'approche de l'hypnothérapie. Les soins palliatifs sont interdisciplinaires.

Les soins palliatifs et l'accompagnement considèrent le malade comme un être vivant et la mort comme un processus naturel. Ils ne hâtent, ni ne retardent le décès. Ceux qui les dispensent cherchent à éviter les investigations et les traitements déraisonnables. Ils se refusent à provoquer intentionnellement la mort. Ils s'efforcent de préserver la meilleure qualité de vie possible jusqu'au décès et proposent un soutien aux proches en deuil en respectant l'évolution naturelle de la fin de vie. Ils s'emploient par leur pratique clinique, leur enseignement et leurs travaux de recherche, à ce que ces principes puissent être appliqués.
Source: http://www.afhyp.fr/

Massothérapie
Les bienfaits de la massothérapie en fin de vie

Le massage est un antidote à l'anxiété et au stress. Il est un moyen de communication direct et authentique. Le climat de confiance qui s'instaure entre le client et l'intervenant l'aide à parler, à se libérer, à exprimer ses angoisses ou ses désirs. Plusieurs études démontrent que la réponse de relaxation entraîne une diminution de la douleur dans sa totalité par des mécanismes autant physiologiques que psychologiques. La douleur étant un symptôme majeur, il est important de considérer la dimension physique (douleur sensorielle) et la dimension psychologique (douleur émotionnelle). Il y a aussi tous les autres symptômes générés par la pathologie elle-même, par les interventions diagnostiques et thérapeutiques, de même que les pertes et états de crise associés à l'approche de la mort.

Un bien précieux  pour tous les soignants à domicile

Le massage devient un bien précieux que chaque soignant doit pouvoir dispenser le plus généreusement possible. Le massage est bien autre chose qu'une technique à effet mécanique. Son effet majeur se trouve dans la relation qui s'établit entre celui qui masse et celui qui est massé. Le massage existe depuis toujours et fait partie de notre patrimoine instinctif de communication. (Voir aussi " toucher thérapeutique ")

Quand on sent un ami angoissé, on pose " machinalement " sa main sur son épaule. Si on veut lui donner confiance, on lui presse amicalement la main. Les massages ont aujourd'hui retrouvé leurs lettres de noblesse en s'inscrivant dans une démarche informelle, globale, relationnelle, non codifiée et démédicalisée. Le soignant dispose ainsi d'un moyen de répondre aux véritables besoins du malade, d'être touché, câliné, cajolé... massé.

L'expérience ainsi que les centaines de témoignages reçus vont tous dans le même sens et montrent que le massage est un antidouleur puissant, qu'il est un excellent antidote de l'insomnie et de la fatigue, et par ailleurs, est un contrepoids certain à la brutalité de certains gestes et interventions médicales. Elle apporte un soutien aux thérapies mises en place, quelquefois mal vécues. Le soignant doit pouvoir répondre malgré une certaine gêne aux besoins des patients et notamment celui impérieux d'être touché. C'est dans cette démarche qui demande d'abord une capacité d'écoute, de présence, d'authenticité, d'humanité ainsi qu'un minimum de compassion que s'inscrit la pratique du massage. Souvent ultime manière de communiquer avec le malade, elle est, sans aucun doute, à l'origine du climat de confiance qui s'instaure et qui aide les personnes qui souffrent ou se savent condamnées, à parler, à se confier, à se libérer et exprimer leurs angoisses ou leurs désirs.

Musicothérapie
La musique, en raison de sa capacité intrinsèque de beauté et d'expression, est utilisée depuis des temps immémoriaux pour communiquer les émotions et l'expérience des êtres humains. La diversité et la profondeur de la musique en font un outil inestimable en soins palliatifs. La musicothérapie aide les personnes en phase terminale en favorisant la relaxation, le soulagement de la douleur et un sentiment de bien-être, en célébrant la vie, en faisant revivre les souvenirs, en rassemblant les êtres aimés et en encourageant l'expression affective et spirituelle.  Au service des soins palliatifs du Centre universitaire de santé McGill, la musicothérapie fait partie intégrante des soins aux patients, et ce, depuis l'apparition des soins palliatifs à l'Hôpital Royal Victoria en 1975. La musique a ce pouvoir de toucher nos coeurs et de remonter le moral, de nous unir et de traduire l'inexprimable, de nous transporter à d'autres époques et en d'autres lieux et d'apaiser ou de stimuler nos corps, nos pensées et notre esprit. Elle nous rejoint de mille manières et, comme outil thérapeutique, elle peut grandement améliorer les soins en fin de vie.
Source : http://www.scena.org

Réflexologie
Cette pratique, dont fait aussi partie l'auriculothérapie, n'est pas une technique de massage, même si elle peut y ressembler à première vue. Elle serait davantage apparentée au shiatsu ou à l'acupuncture. Le réflexologue utilise ses doigts pour stimuler les zones réflexes assurant ainsi une réelle source de bien-être, un état de profonde relaxation. En Chine, on dit que lorsque l'on touche les pieds, on touche à l'âme.

Des études de cas et des études cliniques ont été publiées relativement à l'effet de la réflexologie sur la qualité de vie de patients atteints de cancer révèlent que beaucoup d'entre eux perçoivent une amélioration de leur qualité de vie, une diminution de leurs symptômes émotionnels et physiques et une diminution de leur état d'anxiété. Chez des gens en phase terminale, les études de cas ont montré que la réflexologie combinée à la musicothérapie pouvait réduire la douleur et l'isolement et faciliter la communication entre les patients, les membres de la famille et le personnel infirmier.
Source : https://www.passeportsante.net/

Reiki
La médecine palliative et des thérapies complémentaires (TC) ont mis au point des philosophies de soins parallèles.

En conséquence, la dernière décennie a vu une augmentation de l'intégration et l'utilisation des TC, en tant que complément au traitement médical conventionnel.  Le Reiki est un ajout plus récent à la gamme des TC à la disposition des patients atteints de cancer. Comme intervention de l'énergie de guérison, il a gagné en popularité à titre d'approche non-invasive et non pharmacologique.  Des preuves anecdotiques suggèrent que l'effet de relaxation profonde a un impact positif sur la réduction de l'anxiété, le stress, la perception de la douleur et favorise une sensation de bien-être relatives notamment à la nature du bien-être psychospirituelles pour permettre une meilleure qualité de vie, au moment où le traitement curatif n'est plus une option. On entend de plus en plus parler du Reiki comme outil de traitement holistique ou de relaxation.

Mais qu'est-ce que le Reiki? Reiki veut dire en français force de vie universelle; c'est cette force présente partout qui assure le plan harmonieux de l'Univers. La méthode Usui ou Usui Shiki Ryoho est généralement celle pratiquée en Occident et est appelé Méthode de guérison naturelle. Le Reiki n'a rien à voir avec une nouvelle mode ou une doctrine. C'est un art ancien de guérison naturelle qui remonte à plus de 2,500 ans selon les textes bouddhistes tibétains qui l'ont inspirée. Il agit indépendamment de toute doctrine, pratique religieuse ou ésotérique.
PMID: 15944500 [PubMed - classé pour MEDLINE
http://www.espace-arcenciel.com

Shiatsu
Le shiatsu est une thérapie holistique qui naquit au Japon au début du 20e siècle. C'est une forme de travail corporel qui tente d'agir sur le flux d'énergie (le Ki) ou force vitale circulant dans le corps. Depuis, le Shiatsu a évolué en de nombreux styles. Certains se focalisent plus sur la pression des points, d'autres travaillent principalement sur les méridiens pour agir sur la circulation du Ki dans l'organisme, mais tous les praticiens se basent sur les principes de la médecine orientale pour établir leur " diagnostic ". Le Shiatsu est une expérience profondément relaxante. Il peut être dispensé pour maintenir le bien-être, soulager de nombreux types de troubles de l'organisme et aider les patients à traverser les changements dans leur vie. De pratiquer un art tel que le shiatsu et de dispenser des soins est avant tout un acte de compassion. C'est un moyen d'assainir les rapports humains.
Source : Kitaido international

Toucher thérapeutique
Le toucher thérapeutique est une approche qui rappelle l'antique pratique de l'imposition des mains, sans connotation religieuse toutefois. Il s'agit probablement de l'une des approches énergétiques les plus étudiées et documentées sur le plan scientifique. Diverses études tendent à montrer son efficacité pour réduire l'anxiété, la douleur et les effets indésirables postopératoires et de la chimiothérapie, par exemple. La méthode est d'ailleurs approuvée par de nombreuses associations d'infirmières, dont l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ), les Infirmières de l'Ordre de Victoria (VON Canada) et l'American Nurses Association. Elle est appliquée dans de très nombreux hôpitaux et enseignée dans plus de 100 universités et collèges, dans 75 pays à travers le monde

Une séance de toucher thérapeutique dure de 10 à 30 minutes et se déroule normalement en 5 étapes : L'intervenant se centre intérieurement, à l'aide de ses mains, il évalue la nature du champ énergétique du receveur et effectue un balayage par de larges mouvements des mains pour éliminer les congestions d'énergie. Il ré-harmonise le champ énergétique en y projetant des pensées, des sons ou des couleurs. Le traitement n'implique généralement pas de toucher direct, le praticien garde le plus souvent ses mains à une dizaine de centimètres du corps du patient qui demeure vêtu et reçoit le traitement assis ou couché.
Source: https://www.passeportsante.net/

CONCLUSION :
Un des points importants défendu par le mouvement des soins palliatifs est la place à reconnaître dans notre société à " celui qui meurt ".

Le malade étant d'abord une personne, et le mourant un vivant, avec son identité propre marquée par ses origines, sa culture, son éducation, ses valeurs, ses croyances, ses aspirations et ses peurs, il sera essentiel de se rappeler que la mort est un phénomène naturel de la vie.  Les soins palliatifs, en complémentarité avec l'une ou l'autre des approches naturelles dont il a ici été question, seront délivrés au patient dans une approche globale : physique, sociale, psychologique et spirituelle, dans le respect et la dignité et un environnement chaleureux ; la personne en fin de vie sera idéalement entourée de proches, de professionnels et de personnes pouvant apporter une aide, et ceci en parallèle avec les soins prodigués par le corps médical.

Dans cette optique, le choix du type d'intervention ou du praticien en médecine douce qui répondra le mieux aux besoins du patient sera fait dans le plus grand respect de la personne et dans la libre acceptation d'être, ou non, accompagné dans son dernier bout de chemin.

 

 

 

 

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